Le site de Notre-Dame, situé au sud de la commune, domine le bourg d’Avessac. De la haut, au pied de la statue, se découvre un large panorama embrassant les marais, la vallée de la Vilaine et au-delà, les clochers de Sainte-Marie, Bains sur Oust, Renac et Brain sur Vilaine. Nombreux sont les Avessacais et Avessacaises attachés à ce monument.
C’est en 1944, le 11 juin, à la sortie de la Grand-messe, que l’abbé Alix, curé de la Paroisse, propose aux paroissiens d’ériger une statue en l’honneur de la Vierge Marie, en souvenir des bombardements qui ont eu lieu sur la commune, quelques jours avant, le 8 juin, alors même que les alliés débarquaient depuis deux jours sur les côtes de Normandie.
Les bombardements du 8 juin 1944
Arrêtons nous un moment sur l’événement.
Les habitants d’Avessac s’éveillent. Il est six heures et demie, heure solaire, quand soudain, sur la commune, tombent du ciel les premières bombes. C’est l’affolement. Certains en estiment le nombre entre 400 et 600, lâchées, ce jour là, sur le secteur. On ignore pourquoi sur Avessac. Certains parlent d’un brouillard épais qui aurait empêché les alliés de voir précisément leurs cibles.
D’autres parlent aussi de rafales de mitrailleuses dans le ciel, évoquant une prise en chasse, par les allemands, des bombardiers envoyés par les forces alliées, qui auraient alors largué leur chargement pour mieux fuir. Allaient-ils peut être sur Saint-Nazaire ? Un témoin de l’époque raconte que des escadrilles alliées continuèrent l’après-midi de survoler la commune pour aller bombarder plus loin.
Les dégâts sont humains et matériels. On compte très précisément 485 points de chute sur une bande allant du Pordor à la Hunaudière et plus intensément entre la ferme de Trélican et leMoulin de la Châtaigneraie, en passant au sud du bourg qui lui, est épargné. Le spectacle est impressionnant : des trous énormes, des arbres déchiquetés et de la poussière noire partout. Mais on compte surtout trois victimes à Trélican : Jean Libot, le patron de la ferme, horriblement mutilé, un jeune de 20 ans, domicilié à Saint-Nicolas de Redon et le petit commis Jean Ameline, d’Avessac, qui respire encore quand les premiers secours arrivent.
L’ancien calvaire
Lorsque l’abbé Alix propose d’ériger une statue de la Vierge en haut du bourg, il y a déjà quelques temps que le calvaire qui se situait là, a été démonté en raison de son mauvais état. Mais le socle, en pierre d’Avessac, existe toujours, solidement ancré dans le sol.
Ce fût à l’occasion d’une mission, en 1830 que fût érigé ici un premier calvaire sur le «Tertre du bourg ». La bénédiction eut lieu le 26 février en présence des recteurs et vicaires des environs. Le cadastre de 1844 le signale sous la forme d’un monticule circulaire.
En 1851, une nouvelle croix en bois est installée. Elle sera ensuite remplacée par une autre en 1875. On organise, pour cette dernière occasion, une grande procession partant du Pordor, avec un grand Christ de deux mètres qu’on vient fixer sur une grande croix arrivée au Tertre la veille, grâce aux bons soins du comte de Goulaine.
Une fois dressée, cette dernière est bénite par le curé de l’époque, le père Douet. Une dernière croix, enfin, est à nouveau installée en remplacement de la précédente, à l’occasion d’une mission en janvier 1895.
Lorsque la guerre de 39 éclate, le calvaire commence à donner quelques signes de fatigue, mais le temps n’est pas vraiment à la rénovation et il continue de se dégrader. Si bien qu’en 1943 on décide de descendre la croix et de mettre à l’abri le Christ. C’est chose faite le 29 avril. À l’occasion de l’assomption du 15 août, on installe, cette année là, une statue de la Vierge sur la plate-forme.
Les jeunes filles de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) se chargent de l’orner et une procession grandiose est organisée en l’honneur de Marie. Au retour, on s’arrête au monument aux morts. L’abbé Alix note que les hommes et les jeunes gens sont à cette occasion très nombreux.
Découvrez le contenu intégral dans le numéro 3 de la collection « Les carnets d’Avessac »