La maison du passeur
Le gîte de Painfaut était autrefois la maison du passeur. C’était un agent des Ponts & Chaussées qui avait, outre le fonctionnement du bac, la charge d’assurer l’entretien des berges. Bien après la construction du pont, il continuera de faire passer les vaches sur son bac. Cet employé avait également en charge la surveillance du niveau d’eau dans le fleuve afin de garantir le bon fonctionnement de la navigation.
Avec la fin de la navigation fluviale, cette maison devient un gîte d’étape.
La Vilaine
La Vilaine est un fleuve côtier, c’est à dire qu’elle se jette dans la mer.
Elle prend sa source vers Juvigné, en Mayenne, sa longueur est de 225 kms avec un débit très irrégulier.
Elle traverse les départements de la Mayenne, de l’Ille & Vilaine, de la Loire-Atlantique et du Morbihan.
Elle se jette dans l’océan Atlantique à Pénestin.
Un barrage, construit à Arzal, en aval, dans les années 1970, régule son cours et permet ainsi d’alimenter les villes de Vannes, La Baule, St Nazaire et maintenant Rennes.
Le nom de la Vilaine n’a rien de péjoratif. Son nom viendrait du breton « Ar ster vilen », rivière aux moulins, car bordée de beaucoup de moulins. Une seconde explication, proche phonétiquement « Ar ster velen », soit la rivière jaune, en raison de la couleur de ses eaux en crues. A partir du XIème siècle, on l’appella « Visnonia« , « la rivière aux eaux de rouille », déformation de Vicinonia qui donnera en version francisée Villaingne puis Vilaine.
La Roche de Painfaut
La Roche de Painfaut est un site naturel dominant le marais.
Elle barrait autrefois le cours de la Vilaine qui se détournait vers le nord en contournant le lieu-dit « Le Terrier »
On la signale en 1543 comme caractéristique dans le paysage.
C’est un vestige géologique du front schisteux, en bordure de Vilaine, tout comme le rocher du Vau en amont et le caillou de Gargantua en aval, sous l’actuel viaduc, près de Redon.
Le village de Painfaut est un ancien village de marais situé dans un méandre de la Vilaine. Des moines vinrent autrefois s’y établir. Autrefois, ce lieu dit était appelé « Lis Penfau » (cour de Penfau) et fut une des résidences de Salomon, roi de Bretagne.
Une tranchée pour casser un méandre
A cet endroit la navigation était difficile pour 3 raisons :
– les variations du niveau des eaux d’une part dues aux marées, ressenties jusqu’à Brain sur Vilaine et d’autre part aux crues. Lorsqu’il y avait trop d’eau, il y avait risque de confusion avec le marais de Gannedel. En période de basses eaux, le tirant d’eau était insuffisant
– l’effet des marées amenait de la vase rendant la navigation difficile et dangereuse
– les méandres du cours de la Vilaine gênaient la navigation des bateaux qui rencontraient des difficultés de croisement. Des aménagements avaient dû être réalisés pour y palier.
Des travaux d’envergure s’imposaient, déjà envisagés en 1543, sous François 1er .
Un budget de 24 000 livres fût levé , mais cette somme disparut et les travaux, dont des écluses, ne purent être réalisés.
Il faut attendre Louis XVI pour voir la relance du projet en 1784. La commission de navigation des Etats de Bretagne décide alors d’améliorer le cours de la rivière grâce à la canalisation de la Vilaine.
On coupe le grand méandre et on réalise ce qu’on appelle la « percée de Painfaut » et l’on gagne ainsi 3 kms grâce au creusement de la Vilaine. Ce vaste chantier fut exécuté par des ouvriers et des soldats de l’armée de Condé.
La Vilaine marquait les limites administratives de la commune d’Avessac et malgré ces travaux, les limites paroissiales et départementales sont toujours restées l’ancien lit de la Vilaine. Ainsi, les villages de Painfaut et du Terrier qui auraient dû se trouver rattachés au département de l’Ille et Vilaine, sont restés intégrés à la commune d’Avessac.
Découvrez le contenu intégral dans le numéro 2 de la collection « Les carnets d’Avessac »